Les sept listes qui suivent ont les plus grandes chances de pouvoir placer au moins de leur candidat au Parlement européen.
Pour la France : Transformer l’Europe François-Xavier Bellamy, Union de la droite et du centre C’est 75 propositions que la liste de la droite et du centre a colligé pour ce scrutin européen. Parmi elles, certaines concernent la recherche et l’enseignement supérieur, comme instaurer un un « Erasmus 3.0 » universel (proposition 26) pour tous les jeunes qui le souhaitent, depuis le collège jusqu’à la faculté. Les programmes de recherche sont également mis en avant, au travers de l’adoption d’une grande cause européenne (proposition 63) « pour découvrir le remède à Alzheimer, Parkinson et les maladies neuro-dégénératives » dans les cinq années du mandat (sic). La proposition 64 vise à établir une stratégie européenne pour l’intelligence artificielle. Pour l’anecdote, il est également proposé que des scientifiques de renom (Pierre et Marie Curie, Albert Einstein) puissent orner les billets de banque, à l’image de Goethe, Cervantes ou Van Gogh. Aucun des candidats en position éligible n’entretient en revanche de rapport évident avec le monde de la recherche ou de l’enseignement supérieur.
Projet Renaissance Nathalie Loiseau, LREM L’accent est particulièrement porté dans ce programme sur l’écologie (1000 milliards pour la transition écologique, sortir du glyphosate, transparence sur l’évaluation des produits chimiques…) mais ne comporte aucun engagement clair sur les budgets ou la politique de recherche. On a tout de même détecté quelques mesures qui favoriseraient la science, comme de « de transférer le capital d’une entreprise à une fondation (…) l’autoriser à investir dans des causes de bien commun », ainsi que côté enseignement supérieur, la création d’une « vingtaine d’universités européennes d’ici 2024 » où chaque étudiant bénéficierait « de cursus, de diplômes communs et d’une mobilité libre ». A signaler sur cette liste, Pierre Karleskind, vice-président de la région Bretagne, PhD en philosophie et océanographe.
Europe écologie Yannick Jadot, EELV Cette liste verte propose bien sûr un programme très axé sur l’écologie, avec notamment un plan d’investissement massif de 100 milliards d’euros pour sauver le climat dont on imagine volontiers qu’une partie sera reversée à la recherche et au développement de technologies propres, sans qu’aucun montant ne soit toutefois avancé. Parmi les têtes de liste en position éligible, aucun chercheur ou universitaire, même si on notera la présence de Michèle Rivasi (ENS, agrégée en biologie), connue pour son engagement au sein de la Criirad mais aussi plus récemment pour ses positions « vaccinocritiques », pour reprendre ses termes.
L’Avenir en commun, en Europe aussi ! Manon Aubry, La France insoumise Le programme de cette liste pour le scrutin du 26 mai (on se permet de vous rerappeler la date) évoque explicitement les problématiques de la recherche, au travers de plusieurs propositions, notamment la création d’un « institut européen public de recherches sur la transition énergétique ». Mais ce n’est pas tout. Le programme prône également de monter des « laboratoires de recherche publique européens » (santé, éducation, environnement…) mais aussi d’augmenter l’effort financier en faveur de la recherche et de l’enseignement supérieur, avec « un objectif de 3% du PIB », ce qui, rappelons-le était déjà inscrit dans la Stratégie de Lisbonne, lancée en… 2000. La France insoumise précise vouloir écarter de ces financements les labos soutenus par le mécénat des grands groupes (Total, LVMH…). L’objectif général de ces mesures est de « redonner aux chercheurs le droit au temps long dont ils ont besoin ». What else ? Le second de la liste LFI, dont vous pourrez trouver la liste intégrale ici, Manuel Bompard, est titulaire d’une thèse en mathématiques appliquées à l’aéronautique, le 6e, Emmanuel Maurel a « enseigné dans le supérieur ».
Prenez le pouvoir Jordan Bardella, Rassemblement nationalNi la recherche, ni l’enseignement supérieur ne sont explicitement cités dans les mesures proposées par le RN et sa tête de liste Jordan Bardella, principalement axées sur la politique migratoire et la révision des textes européens. Aucun candidat potentiellement éligible, à l’exception notable de Gilles Lebreton, docteur en droit public, professeur d’université et directeur de laboratoire, n’a de rapport direct avec l’ESR ou la recherche. Nous avons vérifié jusqu’à la 25e place de la liste RN.
Amoureux de la France, unissons-nous ! Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France ! C’est Nicolas Dupont-Aignan qui prend la tête de la liste de son propre parti aux Européennes, avec un programme axé sur la souveraineté des peuples. Il contient quelques propositions concernant directement la recherche, comme « un plan de lutte contre le cancer, Alzheimer et les maladies orphelines » ou un effort dans les énergies propres (panneaux solaires, filière thorium) ou la recherche de « substituts non polluants aux glyphosates ». Sa proposition la plus forte est certainement de « favoriser les investissements privés et publics dans la recherche et l’innovation pour atteindre 5 % du PIB européen comme la Corée du Sud ». Mazette ! Pour mémoire, nous en sommes à environ 2 % aujourd’hui, public et privé confondu. Par ailleurs, aucun des candidats en position éligible de la liste DLF n’occupe de poste dans la recherche ou l’enseignement supérieur.
Envie d’Europe écologique et sociale Raphaël Glucksmann, divers Menée par l’essayiste Raphaël Glucksmann, cette liste d’union de gauche (PS, PRG…) propose dans son programme « d’investir massivement pour développer une recherche indépendante » (point 6), particulièrement dans le domaine énergétique mais aussi un mécanisme de protection des investissements nationaux dans la recherche, notamment (point 27). Toujours ça de pris. |