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Actualité

Graver l’intégrité dans le marbre


On espère un peu moins de violence.
Inscrire l’intégrité scientifique dans la loi ? Des parlementaires montent au créneau.

Une communication qui arrive à point nommé. Le 9 juillet dernier, Pierre Henriet (député LREM) et Pierre Ouzoulias (chercheur en archéologie et sénateur communiste) dressent un bilan sur l’intégrité scientifique à l’OPECST (l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). Leur rapport sur le sujet, en préparation depuis un an, est presque terminé. L’OPECST voudrait que ses propositions puissent être insérées dans la loi Recherche qui doit justement être votée avant la fin de l’année

« L’intégrité scientifique désigne l’ensemble des règles et des valeurs qui garantissent le caractère honnête et scientifiquement rigoureux de l’activité de recherche. » Communication devant l’OPECST du 9 juillet 2020.

L’actualité sur fond de crise sanitaire et de bataille autour des traitements pour la Covid rappelle l’importance de l’intégrité scientifique afin de retrouver la confiance des citoyens. Les parlementaires en charge du rapport pointent un manque d’outils pour la renforcer. Leurs suggestions se déclinent en deux volets. 
1. Une définition légale. Inscrire au code de la recherche une définition de l’intégrité – aujourd’hui uniquement défini dans des chartes locales de déontologie. Celle-ci est tirée du rapport de Pierre Corvol de 2016
2. Un renforcement du rôle de l’OFIS. L’Office français pour l’intégrité scientifique a été créé en 2017, suite à la circulaire Mandon – faisant elle-même suite au rapport Corvol. Concrètement, cela passerait par :
– étendre les formations à l’intégrité scientifique destinées aux doctorants à tous les chercheurs passant leur HDR,
– donner au conseil de l’OFIS le droit de statuer dans les cas concrets de méconduite,
– rendre l’OFIS autonome – il est aujourd’hui dépendant de l’Hcéres, en proie à des problèmes de direction depuis plusieurs mois.

A suivre. Si la définition de l’intégrité scientifique semble être acceptée quasi-unanimement parmi les parlementaires et la communauté scientifique, le sujet de l’autonomie de l’OFIS risque d’être moins consensuel. 
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Interview

Florian Cova : « Le but était de piéger la revue »

L’hydroxychloroquine contre les accidents de trottinette ? Si vous avez raté le canular de l’été, voici un rattrapage avec Florian Cova l’un de ses facétieux auteurs.

Quel a été l’événement déclencheur ? 


La publication d’un autre article dans la même revue prédatrice. En juillet, le collectif Laissons les médecins prescrire avait publié sa propre étude supposée démontrer l’efficacité du traitement hydroxychloroquine et azithromycine. Bien qu’il s’agisse d’une revue prédatrice, ils l’avaient présentée aux médias comme une revue sérieuse pour montrer que leur étude avait été validée par la communauté scientifique. Certains journalistes avaient contacté la revue qui leur a assuré qu’elle n’était pas une revue prédatrice [et qu’un peer review avait bien eu lieu, NDLR]. Ce qui était faux.

Pour qui avoir fait ce canular ? Est-ce une juste blague entre chercheurs ?

Non, le but était vraiment de piéger la revue Asian Journal of Medicine and Health et de montrer qu’elle était une revue prédatrice. Le premier auteur de notre article a lancé sur les réseaux sociaux l’idée de soumettre un papier très nul pour voir si la revue l’accepte. Au cours de la rédaction, on a profité de l’occasion pour se moquer de toutes les fautes méthodologiques qui trainaient dans le débat français autour de l’hydroxychloroquine.

Votre démarche a-t-elle été comprise par le grand public et les médias ?

On a eu beaucoup de reprises dans les médias, mais le message a été un peu brouillé. Le canular était pour eux une façon de dénoncer les revues prédatrices en général, alors que cela a déjà été fait plein de fois [en 2013, John Bohannon avait soumis le même article à plus de 304 revues, NDLR].
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Et pour finir

Joy Detection

De la détection de pulsar à une pochette d’album, il n’y avait que deux pas — ou plutôt deux personnes : Harold D Craft, Jr. qui a publié il y a pile 50 ans cette visualisation dans sa thèse et le graphiste Peter Saville, qui l’utilise neuf ans plus tard pour la couverture de Unknown Pleasures, album mythique de Joy Division.
(© Harold D Craft, Jr.) 

 
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Outils

Localisez vos citations avec Publons

Où sont vos fans ? D’où êtes-vous cité ?

Ce nouvel outil de Publons (une filiale de Clarivate) permet de localiser les citations de vos articles sur une carte interactive.
Pas seulement le pays mais carrément la ville d’affiliation de vos « citants ». Si vous avez plus de 1 000 citations, la carte peut être plus longue à charger (on vous le souhaite). Un outil gratuit pour les chercheurs !

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Actualité

Saclay décroche son premier macaron

C’est devenu une tradition.
Aux alentours du 15 août, la publication du classement de Shanghai des universités est un incontournable de l’enseignement supérieur. Les gagnants jubilent (PSL, Université de Paris, UGA…), les perdants se taisent (Toulouse-I, Lille, UVSQ, Poitiers…). Et cette année n’a pas dérogé à la règle avec un macro évènement à l’échelle française : la percée de l’université Paris Saclay (saluée par Emmanuel Macron) qui se fraie un chemin jusqu’à la 14e place mondiale. Pour les uns, c’est la consécration de la politique de méga fusion des universités menant aux établissements expérimentaux, dont Paris Saclay. Pour les autres, le symptôme d’une maladie du chiffre dont pâtit la recherche.