Suivez ce lien, vous entrerez dans un monde qui l’est encore plus, celui de Zoomquilt, une image qui zoome à l’infini. Hypnotique.![]() |
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Qu’est-ce la science pour vous ? Je vous vois venir, vous allez encore en faire des pages et des pages… Le chercheur Chris Ferrie vous met au défi d’y répondre en seulement 280 caractères. ![]() |
![]() Les chercheurs ne sont pas des anges. |
Les jeunes chercheuses seraient moins « performantes » si elles ont été encadrées par des femmes. Faut-il pour autant prôner un encadrement masculin ? Le choix de la question. Les chercheurs de l’université New York d’Abu Dhabi – deux femmes et un homme pour les encadrer, ironie de l’histoire – ont décidé d’étudier la relation « mentor / protégé » via l’analyse de millions de publications scientifiques dans toutes les disciplines. Leur critère pour en évaluer la qualité ? Le nombre de citations du ou de la protégé·e une fois la période d’encadrement terminée. Simple. Une publi polémique. Publié dans Nature Communications le 17 novembre, cet article conclut que l’encadrement par des chercheuses n’est pas la panacée et qu’au contraire, leur encadrement par des hommes serait la meilleure solution afin d’« élever le statut des femmes en science ». Il n’a pas fallu deux jours pour que l’éditrice, alertée par des lecteurs, précise que le papier est sujet à critiques. La conclusion qui fait mâle. Les résultats de l’étude sont clairs : les jeunes chercheuses sont moins « performantes » – leur nombre de citations chute jusqu’à 35% – si elles ont été encadrées par des femmes plutôt que par des hommes. De plus, la charge d’encadrement semble impacter plus négativement les chercheuses que les chercheurs. Chacun son interprétation. « Nous sommes d’accord sur le constat et ce n’est pas une nouveauté : les femmes sont moins citées que les hommes », confie Luisa Maria Diele-Viegas, à l’origine d’une pétition pour le retrait de l’article. En revanche elle s’oppose complètement à l’interprétation des résultats : « C’est bien plus complexe… Les auteurs ont ignoré tout le contexte (harcèlement sexuel, pression sur les femmes dans l’académie) et toute la littérature à ce sujet ! » Mais qui est légitime ? Si deux des chercheurs sont informaticiens de formation, les auteurs nous l’assurent, l’une d’entre eux est bien sociologue. Tout en se défendant de formuler des opinions, les chercheurs affirment qu’il faut non seulement retenir les femmes dans la recherche, mais également maximiser leur impact – en terme de nombre de citations bien sûr. Une approche plus humaine ? Une évaluation de la performance que dénonce également la postdoctorante d’origine brésilienne – mais elle n’est pas la seule. « Alors que les hommes disent “let’s publish!”, les femmes prennent plus de temps pour encadrer de manière informelle, tenant compte du bien-être et de la santé mentale. » Toute une communauté. Pour Florence Apparailly (voir sa tribune), l’usage du mot mentorat est dévoyé. Celui qu’elle pratique à Montpellier est bien différent de l’encadrement par un directeur de thèse. D’autres réactions, notamment via Twitter et une lettre signée Charlotte Francesiaz et Olivia Mendivil Ramos, ont convaincues l’éditrice de Nature Communications à démarrer une enquête. |
« Pourquoi les philosophes médiatiques disent de la m**** ? » Passée la dialectique youtubesque, cette vidéo du docteur Monsieur Phi à propos de Michel Onfray, Bernard-Henri Lévy et consorts est également un plaidoyer pour la vraie philo, celle des docteurs. ![]() |
La suppression de la qualification, notamment pour la nomination des professeurs d’université, a provoqué une levée de boucliers. Sylvie Bauer, présidente de la CP-CNU s’exprime pour TMN. Cette mesure sur le CNU, sort-elle vraiment de nulle part ? On en est toujours aux supputations sur son origine [si vous voulez plus de détails] même s’ il ne faut pas oublier que la mesure était dans le programme d’Emmanuel Macron [effectivement, NDLR]. C’est sorti en plein milieu de la nuit au Sénat alors que le CNU n’était a priori pas concerné par la loi de programmation de la recherche. La ministre nous l’avait assuré, ainsi que ses cabinets successifs. Ce n’était donc pas l’ordre du jour nous avait-on dit et si cela devait l’être, une concertation aurait dû avoir lieu. Une concertation : j’ai du mal à utiliser ce mot en ce moment, tellement il est galvaudé. Cette disposition est donc sortie en apparence de nulle part, mais en apparence seulement. Certains parlementaires ont été eux aussi pris par surprise et certaines universités, pourtant favorables à la suppression de la qualification, ont été choquées par la méthode [l’Udice approuve la mesure, la CPU regrette la méthode, NDLR]. Puisqu’il y a un volet expérimentation, les universités expérimenteront-elles ? Il y en aura bien sûr pour supprimer la qualification des maîtres de conférence. Ce qui pose donc de grandes interrogations pour la campagne de recrutement en cours à compter du jour où la loi sera promulguée. Certaines universités sauteront sur l’occasion, à n’en pas douter, car ils y voient l’accomplissement de leur autonomie, certains présidents considèrent qu’ils sont à la tête de petites entreprises et ils veulent gérer leur ressources humaines comme ils l’entendent. Qu’attendez-vous des décrets qui paraîtront ? Tout effort de concertation étant sabordé, je ne sais pas. Il faut néanmoins s’attendre à un encadrement ou un contrôle de la mesure. Ne faut-il pas quand même faire évoluer le CNU ? Nous savons que nous sommes dans le collimateur depuis longtemps, ce qui ne nous empêche pas de nous poser des questions sur nous-mêmes et nos évolutions, notamment sur la PEDR [kesaco, NDLR], qui pose de vrais problèmes à nos collègues. Mais il faut nous laisser le temps et les moyens de les mener. Pour l’anecdote, l’organisation de groupes de travail est prévue dans nos règles de fonctionnement mais nous en sommes empêchés par le ministère. Nous sommes ouverts à l’évolution de la qualification – pas à sa suppression – nous avons commencé à en parler dès janvier dernier. Il y a des pratiques différentes au sein des sections : une thèse en littérature et une thèse en mathématiques, ce n’est pas le même objet. La qualification sert de filtre, les sections évaluent les candidatures en pensant au métier d’enseignant, auquel tous les chercheurs ne sont pas préparés ni compétents. Quant à la promotion entre MC et PU, les membres des sections lisent l’intégralité des dossiers (thèse, rapport de soutenance, activités de recherche et d’enseignement…) pour s’assurer de la validité des candidats et de l’absence de conflits d’intérêts. Et, non, ce n’est pas un jury de deux personnes qui prend ce genre de décisions mais un collectif de spécialistes d’une discipline. Est-ce la porte ouverte à des recrutements ad hoc, des “postes moustaches” ? C’est une des principales craintes, effectivement. Je ne dis pas que tous les recrutements locaux sont nécessairement de mauvais recrutements, loin de là, mais quand j’entend dire “c’est le poste d’untel” au moment de la publication du concours, je trouve cela absolument scandaleux. Je suis pour des recrutements le plus ouverts possibles, surtout vu l’état de l’emploi scientifique. Il y a un besoin énorme. Depuis cinq ou six ans, on requalifie massivement, ce qui n’était pas le cas auparavant, les candidats trouvant une solution pendant les quatre ans que dure la qualification. C’est souvent un crève-cœur en auditions, avec une quinzaine d’excellents candidats pour un seul poste. Le CNU permet aussi de garantir le statut de fonctionnaire d’État, que l’on voit s’amenuiser de plus en plus au fil des années. Le système jusqu’à présent garantissait tout de même un équilibre entre deux voies qui s’accommodaient très bien l’une de l’autre. Pourtant les universités pouvaient déjà recruter sans passer par le CNU… Concernant les chercheurs étrangers, effectivement. Mais c’est oublier que beaucoup de chercheurs étrangers demandent leur qualification en France au moment de postuler et certains pays, comme l’Italie ou dans le Maghreb, suggèrent à leurs chercheurs de passer la qualification française comme gage de qualité. On peut donc l’envier là où elle n’existe pas. S’aligner sur d’autres modèles pourquoi pas mais si notre exception est la bonne… quand on voit les “tenure tracks” aux Etats-Unis, je ne les envie pas. Pourquoi la France aurait-elle forcément tort ? La suppression de la qualification atteindra-t-elle plus les sciences humaines ? On essaie d’opposer les disciplines et les institutions entre elles. Y a-t-il une volonté de diviser pour mieux régner ? Ce serait médiocre mais ce serait possible. Craignez-vous que certains secteurs de recherche disparaissent à terme ? Les “petites” disciplines sont visées, comme les langues rares ou régionales, ou celles considérées comme non rentables. Je suis moi-même chercheuse en littérature américaine. Moi et mes collègues, nous ne rapportons pas de dividendes à des actionnaires, nous n’avons pas de brevet à vendre. Jetez un œil aux dossiers d’évaluation de l’Hcéres, et vous constaterez qu’ils ne sont tout simplement pas faits pour les SHS : nous n’avons pas de médailles Fields. Notre implication dans des appels d’offres sert souvent d’alibi ; c’est pour cette raison que nos projets de recherche se constituent sur le long terme, avec des moyens pérennes. Même si nous n’achetons pas de synchrotron, nous devons publier, participer aux conférences et cela a un coût. |
Se chamailler toujours pour savoir quelle discipline – la sienne, forcément – est la plus pertinente, est une fausse guerre, chacun le sait. Tout est une question de perspective… et d’échelle de temps ! ![]() |
Un concurrent de Scholar ? Le CNRS lance Istex, un nouvel outil de recherche et d’accès aux publications scientifiques. Il vous permet de télécharger un gros volume d’articles d’un coup. Mais ensuite, comment structurer sa bibliographie ? Des chercheurs viennent de publier un algorithme d’analyse – ou data mining pour les connaisseurs. PubSqueezer est son petit nom. |
Cette larve de Rhynchophorus ferrugineus et son photographe Mofeed Abu Shalwa ont remporté le premier Luminar bug Photography award 2020. Ces pattes bizarres lui servent à creuser des trous dans les palmiers. It’s not a bug, it’s a feature. ![]() |
La recherche par appels à projets est-elle de la bonne recherche ? Thierry Damerval, PDG de l’ANR, livre son point de vue à TMN. La récente prix Nobel Emmanuelle Charpentier a dit en 2016 que si elle avait mené ses travaux en France, l’ANR ne l’aurait certainement pas financée. Qu’en pensez-vous ? Votre question revient à demander si le financement sur projet permet l’innovation. Un papier sorti dans Faseb a analysé les sources de financement de 70 prix Nobel décernés entre 2000 et 2010 donc pour des travaux ayant eu lieu 20 ou 30 ans avant. Difficile d’en tirer des conclusions très nettes même si les auteurs ont constaté plus de financement sur projets parmi les Nobel américains qu’européens. On peut donc dire que les deux systèmes permettent l’innovation. Faire de l’appel à projet, n’est-ce pas copier le modèle anglo-saxon ? Non, historiquement, le Japon ou l’Inde — qui a en fait abrité la première agence de financement dès 1914 — ont été précurseurs. Les Anglo-saxons n’en sont pas, et de loin, les seuls promoteurs. Comment et qui décident comment sont ventilés les budgets des appels à projet génériques de l’ANR ? C’est la science qui définit les axes thématiques de l’appel à projets générique. Toutes les disciplines sont représentées, nous avons des comités de pilotage associant les parties prenantes (organismes, universités…) pour définir la structuration et la répartition des budgets et l’arbitrage final est effectivement rendu par le ministère. Quant à l’évaluation et la sélection des projets, cela relève totalement des comités scientifiques, c’est eux qui ont le dernier mot. La programmation de l’ANR était organisée sur la base des « défis sociétaux » avec un taux de succès qui était tombé en 2014 et 2015 sur l’APPG en dessous de 10% [Jetez donc un œil à cette datavisualisation, NDLR]. C’était difficilement tenable. Qu’est-ce qui a changé ? Depuis trois ans, l’appel à projets générique n’est plus basé sur les défis sociétaux — c’est pour moi très important —, cet APPG représentent 70% de nos crédits et cette mesure était très attendue par les chercheurs. De plus la description des attendus de cet AAPG était un document de 185 pages, nous l’avons considérablement allégé (30 pages) et il n’est plus du tout prescriptif. Nous le voulions “investigator driven”, à l’initiative des chercheurs. Cette philosophie sera maintenue et amplifiée : l’essentiel doit être libre et ouvert. Ce qui ne nous empêche pas de lancer des appels pour répondre à des besoins spécifiques, comme les challenges, Astrid maturation avec l’Agence d’innovation défense les ans ou récemment celui sur les sargasses, qui viennent s’échouer en masse sur les plages de Guadeloupe et de Martinique ou, encore plus récemment, sur le Covid. Reste des taux de succès toujours bas. Cette année nous serons autour de 17%, l’objectif est d’atteindre 30% à terme et de l’ordre de 23% dès l’année prochaine. Cela représente, avec le plan de relance, 403 millions d’euros supplémentaires pour l’Agence, une avancée de la loi Recherche. Mais quand on regarde nos collègues étrangers, 25% de réussite est déjà une bonne moyenne. Arriver à 30% nous permettrait de nous rapprocher des Allemands ou des Suisses. Une chance sur quatre plutôt qu’une chance sur six, pour vous, ça va changer les choses ? Oui, on le voit déjà dans certains comités, comme celui des technologies quantiques, qui bénéficient déjà d’un taux de sélection comparable. Cela réduit nettement la frustration de ne pouvoir financer certains projets qui mériteraient de l’être. Si l’on prend l’exemple du Covid, une situation d’urgence, lancer un appel d’offre n’arrive-t-il pas forcément à contretemps ? Nous soutenions déjà des projets sur le coronavirus. L’objectif de l’appel était, en situation de crise, d’organiser la collecte des données, notamment, ou de répondre à des questions urgentes et certains projets soutenus par le Flash sont basés sur des travaux très fondamentaux, je fais notamment référence aux travaux de Jean-Laurent Casanova. Puisque souvent tous les projets présentés sont bons, pourquoi tout simplement ne pas recourir à des loteries ? Ça ressemble à de la provocation, mais cela a déjà été tenté en Australie. Après une première sélection, il y avait ensuite un tirage au sort. La meilleure réponse que je peux donner est l’augmentation des taux de sélection, comme nous le faisons. Les Australiens n’ont d’ailleurs pas persisté, ce n’était pas satisfaisant d’un point de vue scientifique, la décision des comités devant primer. Les sciences humaines et sociales représentent une part très minoritaire de vos budgets : 8% environ contre 28% pour la biologie seule. Quel est le souci ? Je ne vais pas nier que les SHS sont mieux représentées à l’ERC, notamment, que chez nous. Cela prouve donc que les chercheurs de ces disciplines savent fonctionner en appels à projets. Il revient donc à l’ANR de résoudre le problème. Il nous faut réfléchir à la structuration de nos axes et veiller à ce que tous les projets puissent être financés, y compris en SHS. Mais quelle est l’origine de ce désamour ? Honnêtement, je n’en sais rien. Peut-être que la politique de financements sur la base des défis sociétaux n’était pas adaptée aux SHS — nous l’avons revu depuis — mais le travail est toujours en cours. Nous n’allons pas tout modifier dès 2021 mais nous posons les questions suivantes : les formes de notre soutien correspondent-elles aux besoins des chercheurs ? Les projets collaboratifs sont-ils toujours adaptés ? Nous le mettrons en œuvre dans notre plan d’action 2022, qui sera publié à l’été 2021. Nous avons également des adaptations souhaitées dans les autres disciplines, nous tentons de répondre aux besoins de toutes les communautés scientifiques. Sera-t-il bientôt possible de savoir pourquoi un de ses projets a été refusé ? Depuis quatre ans, les avis des évaluateurs extérieurs sont transmis aux chercheurs pour qu’ils puissent y répondre. Les avis finaux de comités sont ensuite systématiquement transmis aux porteurs de projets. Un certain nombre d’agences ne font aucun retour, contrairement à nous. Néanmoins, nous entendons les attentes — et parfois les critiques ! Nous travaillons à améliorer le processus, tout le monde, personnel de l’agence et membres des comités scientifiques, y est attentif. Concernant les avis extérieurs certains chercheurs, notamment internationaux, craignent de se faire “voler” des projets non financés. Vous le craignez aussi ? Les chercheurs ont tout de même une déontologie mais si ces cas se multipliaient, la communauté scientifique devra s’en alerter, nous restons vigilants. Tous les évaluateurs s’engagent à respecter notre charte de déontologie et d’intégrité scientifique. C’est un engagement fort et contraignant. L’ANR finance aussi des femmes et des hommes, pas que du matériel. L’explosion du nombre de post-doc est-elle liée à celle des financements sur projet ? Le financement sur projet existait avant l’ANR —deux fonds, Fonds national de la science et Fonds de la recherche technologique étaient financés par le ministère de la Recherche —, l’ANR en est finalement l’héritage. J’étais auparavant pendant 10 ans à l’Inserm, j’ai aussi constaté cette augmentation globale des CDD dans la recherche que je ne la conteste pas mais l’ANR n’en représente qu’une partie : environ 20%. Parmi les financeurs, il y a aussi les fondations, l’Europe… Nous faisons des enquêtes pour connaître le devenir des personnes financées par l’ANR et je peux vous dire que leur taux de chômage est tout de même inférieur à la moyenne. L’explication est que les projets que nous finançons sont de bons projets, les indicateurs nous le prouvent. Les chercheurs passent beaucoup de temps à préparer les appels à projets, comment leur faciliter la vie ? Ce qui prend du temps est aussi de chercher des financements, pas uniquement des dossiers. Les labos doivent faire appel à des financeurs multiples, qu’ils soient régionaux, nationaux ou européens. Nous devons néanmoins simplifier nos process ; cela fait partie de nos axes de travail, avec l’INCA, l’Ademe, l’ANRS ou l’Anses pour harmoniser nos procédures et créer un portail commun à l’horizon 2021 mais aussi avec les régions, comme déjà avec la Normandie ou Pays-De-La-Loire, notamment. Il faut éviter qu’un labo ait à faire des doubles saisies, par exemple, simplement car le format du CV demandé est différent. Financer la science sur projet, est-ce un phénomène récent ? Ça remonte au début du 20e siècle lorsque la question du statut des chercheurs et de leur financement s’est posée dans de nombreux pays. La première agence de financement en Europe est née au Royaume-Uni juste après la première guerre mondiale, idem au Japon, la DFG allemande entre les deux guerres, la NSF aux États-Unis a été créée juste après la Seconde Guerre mondiale comme le FNS en Suisse… Il faut lire cet article de 1962 baptisé The Republic of science, par le chimiste et sociologue Michael Polanyi, qui pose les bases du financement sur projet, notamment l’évaluation par les pairs et une logique « investigator-driven ». C’est toujours notre philosophie. En France, dans les années 60, la DGRST [délégation générale à la recherche scientifique et technologique, NDLR] a produit des appels à projets très dirigés, c’est sur cette base que s’est construite l’histoire française. Est-ce pour cette raison qu’elle a mauvaise réputation ? Je ne sais pas mais je fais ce constat ; il est important aujourd’hui qu’il soit inscrit dans la loi que les projets pour l’essentiel ne sont pas ciblés. Si on prend pour exemple les programmes JCJC, ils sont totalement ouverts, absolument aucun objectif n’est prédéfini, aucun critère d’établissement d’appartenance, de laboratoire, de site, n’intervient dans l’évaluation. Financer des projets, n’est-ce pas abolir une part de hasard pourtant indispensable ? Quand les taux de sélection sont bas, la prise de risque est moindre, effectivement. C’est évidemment une réflexion au sein de toutes les agences dans le monde. Nous avons participé cette année à un travail sur ce sujet au sein de l’OCDE afin de mettre en place des programmes permettant la prise de risque et d’augmenter la “sérendipité”. |
« Tu n’entends que toi ! », on vous a déjà peut-être fait ce reproche. En voici l’illustration vidéo, une hallucination auditive bluffante qui tend également à prouver que les Tik-Tokeurs ne sont pas perdus pour l’humanité.![]() |